Dans la nuit de samedi à dimanche 5 mars un incendie a ravagé le camp des réfugiés Sahraouis quai Deschamps, à Bordeaux. Si aucune victime n’est à déplorer, il faut désormais trouver un nouveau lieu pour accueillir ces demandeurs d’asile originaire du Sahara Occidental.

Photo Sud Ouest

Tout est parti en fumée. Du vieil hangar abandonné qui servait de squat à près d’une centaine de Sahraouis depuis 2014, il ne reste que des murs calcinés. Si le feu, probablement d’origine électrique, n’a fait aucune victime, il jette une centaine de personnes à la rue.

Regard dans le vide, Mohamed Mouloud, la soixantaine, n’a plus rien. « Nous étions en train de regarder internet dans notre logement quand l’incendie s’est déclaré. Nous sommes sortis en vitesse, nous avons tout perdu… le peu que nous avions a brûlé ».

L’urgence est au relogement

Dans l’urgence, la préfecture de Gironde a ordonné l’ouverture d’un gymnase dans le quartier des Chartrons pour accueillir les Sahraouis. Mais certains ont préféré rester sur place pour récupérer leurs papiers, précieux sésames pour ces demandeurs d’asile. Dimanche encore ils étaient des dizaines rassemblés devant le hangar sinistré prêts à s’entasser dans la partie du camp épargné par l’incendie.

A cela s’ajoutent les 53 places d’accueil ouverte dans la ville voisine, Pessac. Une aide bien trop insuffisante. « On ne demande qu’une chose, une solution définitive de logement! Combien d’incendies il va falloir pour que l’on nous trouve des solutions d’hébergement définitives ? », désespère Sam Mullay, porte-parole des Sahraouis à Bordeaux.

D’après la Préfecture, près de 80% des demandes d’asile des Sahraouis sont refusées. Les dernières années ont vu des dizaines de Sahraouis expulsés sur décision de justice.

Reportage de Valentin Breuil (rédacteur) et Arthur Jégou (JRI)

Valentin Breuil