Pollution aux particules fines : 3 questions à Ludovic Chan, médecin généraliste à Bordeaux

Les cyclistes inhalent plus de particules fines que les automobilistes ©Fanny Narvarte

La Gironde est en alerte à la pollution aux particules fines ce mardi 25 janvier. Une situation qui affecte les cyclistes. Avec l’effort physique, ils inhalent plus d’air, et donc plus de particules. Pour comprendre le phénomène nous avons posé 3 questions au médecin Ludovic Chan. 

Les pics de pollution aux particules fines sont de plus en plus fréquents. Ils affectent les piétons et les automobilistes mais surtout les cyclistes. Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les participants qui ont utilisé un mode de transport « actif », c’est à dire à vélo ou à pied, inhaleraient deux fois plus de carbone suie. Le docteur Ludovic Chan, médecin généraliste à Bordeaux, explique ce phénomène.

IJBA : Pourquoi les cyclistes sont-ils particulièrement concernés par cette alerte à la pollution ? 

L.C : Quand on fait du vélo on fait des efforts. Et quand on fait des efforts, on a besoin d’oxygène pour faire fonctionner les muscles et les tissus. Plus l’activité physique est intense, plus on a besoin de consommer d’énergie et donc d’oxygène. Par exemple, si on fait un kilomètre de vélo sur une route plate, il n’y a pas de problème. Par contre si on fait une heure de vélo avec des petites montées et des petites descentes, l’effort sera plus important. On aura besoin de respirer plus longtemps et plus intensément, et donc on inspirera plus de particules fines. 

Est-il déconseillé de faire du vélo lors de ces jours d’alertes ? 

L.C : Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu. Ça dépend du type de particules, du pic de pollution, quel taux il atteint, combien de temps ça dure, à quelle heure on prévoit de faire du sport etc. Le climat va jouer aussi. Il n’y a pas de règle générale. Ça dépend aussi des gens. Certains vont être plus fragiles au niveau respiratoire que d’autres. Eux, de préférence, devront prendre les transports en commun, ce qui sera moins fatiguant et qui demandera moins d’oxygène. Ils doivent faire un peu plus attention. Ces pics de pollution peuvent notamment déclencher des crises d’asthme. Il faudra voir avec un médecin si le traitement est adapté ou s’il faut le modifier. 

Existe-t-il des solutions pour que les cyclistes inhalent moins de particules fines, comme porter un masque par exemple ? 

L.C : Il existe certains types de masques, mais je ne sais pas s’ils sont très efficaces. Les particules fines sont très fines, donc il faut des masques qui filtrent très très bien. Si on met un foulard sur le visage par exemple, ça ne va pas marcher. En revanche, un masque qui filtre très bien, ça implique que les cyclistes soient peut-être gênés pour respirer. L’effort sera plus difficile. 

Fanny Narvarte