A l’occasion de la projection de son dernier documentaire « Goulag, une histoire soviétique » au Festival International du Film d’Histoire de Pessac, le réalisateur Patrick Rotman s’est confié sur ce projet colossal et sur sa vision du métier.
Patrick Rotman aime se documenter. Passer des heures à visionner des archives afin de sélectionner les plus pertinentes. Ce fils de résistants est également scénariste, et confesse une passion toute particulière pour le travail d’écriture. Tout-terrain, il affectionne le documentaire classique, en témoigne sa dernière production en date. Il ose aussi s’aventurer sur des terrains plus créatifs, comme la rédaction de scénarii de bande-dessinée ou la fiction. Son long-métrage La Conquête, largement inspiré de faits réels sur l’ascension au pouvoir de Nicolas Sarkozy, fait encore briller son regard, huit ans après la sortie du film en salles.
Guerres mondiales, Mai 68, Mur de Berlin, guerre d’Algérie, mais aussi histoire politique de la droite française… Sa carrière a exploré tous les recoins des grands événements historiques du XXe siècle. Son émission « Les brûlures de l’Histoire », diffusée de 1993 à 1998 et récompensée d’un 7 d’Or en 1995, en est la meilleure illustration. Avec des images d’archives commentées et le point de vue de spécialistes des sujets traités, l’historien proposait, aux côtés de Laure Adler, un programme d’une densité rare. « Je crois qu’une émission comme Les Brûlures n’aurait aucune chance aujourd’hui de voir le jour… »
On retrouve maintenant Patrick Rotman au cœur de l’actualité. Parce qu’il a réalisé un documentaire majuscule sur l’histoire des goulags, diffusé sur Arte au mois de janvier 2020. Co-écrit avec François Aymé et Nicolas Werth, le récit fait également l’objet d’un livre. Et parce que son travail a également été remis au goût du jour lors du décès de Jacques Chirac, à la fin du mois de septembre. France 2 a choisi de diffuser, le soir-même, son documentaire en deux parties « Le jeune loup » et « Le vieux lion », tournés en 2008. Toujours une référence à propos de l’ancien président, 11 ans plus tard.
François Beneytou, Clément Bouynet, Valentin Després et Valentin Gouriou