Le cinéma de Pessac a revêtu son habit de fête. Sur la devanture en verre se dresse une affiche bleue, représentant le continent sud-américain et le portrait de personnalités ayant marquée l’histoire de cette terre de feu. Cette année, le Festival international du film d’histoire de Pessac fête sa trentième édition.
Le cœur est à la fête. Née en 1990, cette manifestation annuelle a su se faire une place dans le paysage culturel bordelais. Dès sa création, le FIFH a installé ses quartiers au cinéma Jean-Eustache sur la place de la Vème République, non loin de la gare SNCF. À l’origine de l’évènement : Alain Rousset, actuel président du festival et anciennement maire de la ville et Jean Lacouture, journaliste. Loin des salles de cours et des amphithéâtres l’histoire se raconte à travers des films et des documentaires.
Entre thèmes géographiques, chronologiques et sujets plus abstraits, le public est servi, confortablement installé dans les sièges en velours rouge du cinéma. Pour la première édition, les projecteurs sont tournés vers «Le temps des colonies», un thème fort pour une première année. 15 ans plus tard, le festival dévoile « Europe, histoire d’une passion ». Le festival a toujours su garder un lien avec l’actualité. Comme en 2005, où le thème autour de l’Inde et la Chine faisait écho à la signature, quelques mois plus tôt, de l’accord sino-indien.
Du beau monde au programme
Outre les thèmes captivants, c’est aussi une farandole de réalisateurs et de personnalités qui se sont déplacés dans la banlieue bordelaise. Cette année, Julie gayet a foulé le tapis rouge au pied de l’escalier principal et Patricio Guzman est venu présenter son dernier film, « La cordillère des songes ». Avant eux, le public a pu croiser Jean-Claude Carrière, le couple Aubrac au détour de la salle Chaplin, Jean-Claude Riche ou encore l’actrice Valérie Kaprisky attablée dans le hall.
Le FIFH est aussi un lieu de rendez-vous pour les acteurs de la vie sociale bordelaise. Alain Rousset, aujourd’hui président du conseil régional y a ses habitudes. Cette année encore, sourire aux lèvres, il a pris place sur l’estrade de la salle principale pour la traditionnelle séance d’ouverture aux côtés de Franck Raynal, actuel maire de la commune. Aux premières loges, un parterre de célébrités, universitaires, étudiants, lycéens et public ont été sélectionnées pour composer les quatre jurys de l’aventure. Des prix sont décernés dans les catégories fiction, documentaire inédits, panorama du documentaire et documentaires d’histoire du cinéma.
Depuis plusieurs années, le festival a aussi choisi d’accompagner les élèves locaux, leur donnant l’opportunité de découvrir des oeuvres cinématographiques souvent éloignées de leur répertoire. Alors, entre deux discussions d’historiens, il n’est pas impossible d’entendre raisonner des rires cristallins dans les couloirs réchauffés du cinéma. Des parkas rouges, jaunes, vertes et noires défilent et s’emboitent le pas dans l’escalier centrale. Le programme pédagogique du festival s’exporte même en dehors des murs du bâtiment Jean Eustache. Films et documentaires sont aussi présentés dans toute la région Nouvelle-Aquitaine.
Professionnels, passionnés, personnes âgées, étudiants, jeunes élèves, curieux, l’équipe du festival a pensé à tout le monde. Chacun est invité à tourner sa boussole vers une nouvelle destination et découvrir un large programme qui fait de cette trentième édition, une semaine riche en découverte et douceur cinématographique. Le festival a trouvé son public et le chouchoute.
Valentin Gouriou et Rébecca Laplagne