[FIFH 2022] Avortement, la lutte n’est pas finie

Le festival s’est ouvert cette année sur Annie Colère, de Blandine Lenoir. Un film qui met à l’écran la lutte pour le droit à l’avortement dans les années 1970. Du vote de la loi Veil en 1975 jusqu’à aujourd’hui les choses ont évolué. Mais l’avortement reste encore un parcours semé d’embûches.

« Si c’est nous les femmes qui pouvont choisir, c’est la révolution ». Ces mots sont ceux d’une militante du Mouvement pour la Libération de l’Avortement et la Contraception (MLAC), jouée par Zita Hanrot, dans le film de Blandine Lenoir, Annie Colère. Ils traduisent les revendications du mouvement pour un avortement légal et gratuit. Nous sommes en 1974, avorter est encore illégal.

Durant cette période, de nombreuses femmes font de la politique pour la première fois grâce au MLAC. C’est cette histoire que Blandine Lenoir a choisi de raconter dans Annie Colère. Ce moment est décisif pour les droits des femmes comme le constate Michelle Perrot, spécialiste de l’histoire des femmes.

La lutte pour l’avortement ne s’achève pas en 1975 avec la loi Veil, qui légalise l’acte. Pour qu’avorter soit accessible à tous et à toutes (les femmes, les personnes trans et non-binaires), les avancées sont progressives jusqu’à aujourd’hui. Et rien n’est acquis. Le Planning familial estime que 130 centres d’IVG ont fermé ces 15 dernières années. De nombreux·ses médecins se réfugient derrière la clause de conscience, particulière dans le cas de l’avortement. Au Planning familial girondin, la directrice Annie Carretero souligne cette lutte qui continue.

La société porte encore souvent un regard sévère sur celles qui exercent ce droit. Manon, 24 ans, se souvient de son avortement lorsqu’elle avait 17 ans. Elle se souvient surtout du regard culpabilisant des autres et de la conscience de se sentir responsable de son propre corps.

Pour aller plus loin

La critique d’Annie Colère, par Salomé Chergui

Le reportage sur l’ouverture du festival avec le film de Blandine Lenoir, au cinéma Jean Eustache, par Florian Gourdin, Maud Pajtak et Margaux Longeroche

Trois questions à Michelle Perrot, par Margaux Longeroche et Maud Pajtak

Margaux Longeroche et Ségo Raffaitin