Les chercheur·ses américain·es du Massachusetts Institute of Technology ont mis au point un dispositif permettant de déceler des kystes au stade embryonnaire. Mais avant d’être commercialisé, le dispositif doit encore passer des tests pour s’assurer de sa sécurité, son efficacité et du confort pour la porteuse.
Un scanner à ultrasons portable permettant aux femmes de réaliser un examen du sein à tout moment. L’idée germe dans l’esprit de Canan Dağdeviren lors d’une chaude journée d’août 2015. La chercheuse vient de perdre sa tante âgée de 49 ans, Fatma Caliskanoglu, des suites d’un cancer du sein diagnostiqué six mois plus tôt. La trentenaire, alors post-doctorante au MIT, imagine et esquisse un nouveau dispositif qui permettrait de détecter plus efficacement les tumeurs précoces. L’invention de la physicienne turque, soutenue par son équipe de chercheur·ses, verra finalement le jour dix ans plus tard.
L’objectif, c’est de cibler les tumeurs du sein qui se développent entre les mammographies régulières, appelées cancers d’intervalle, qui représentent 20 à 30 % des cas de cancer du sein. D’où l’idée d’un échographe portable destiné aux personnes à risque pour multiplier les dépistages. Grâce à ce dispositif, l’utilisatrice pourrait réaliser des examens à tout moment et surveiller son tissu mammaire en temps réel. « Notre objectif est d’augmenter le taux de survie jusqu’à 98 % avec des dépistages plus fréquents chez les personnes plus susceptibles de développer un cancer d’intervalle », souligne Canan Dağdeviren en présentant cette innovation technologique.
Une structure inspirée du nid d’abeille
L’appareil se présente comme un patch flexible imitant la structure d’un nid d’abeilles, que l’on fixe à un soutien-gorge doté d’ouvertures grâce à des aimants, permettant d’entrer en contact avec la peau. Cette forme alvéolaire facilite le déplacement du tracker à ultrasons le long du sein et couvre l’ensemble du tissu mammaire. Au cours des différents tests, les chercheur·ses ont obtenu des images échographiques de tumeurs mesurant seulement 3 millimètres de diamètre, avec une résolution comparable à celle des sondes à ultrasons classiques.
Ces ondes sonores à haute fréquence, inaudibles pour l’oreille humaine, réagissent différemment selon la densité et la composition des tissus mammaires. Le signal est ensuite capté par un ordinateur qui le transforme en image et permet aux médecins d’identifier des masses ou des anomalies potentiellement cancéreuses. Le scanner portable est, quant à lui, composé d’un matériau piézoélectrique spécifique, comme le quartz, pouvant générer de l’électricité lorsqu’ils sont pressés ou tordus. La piézoélectricité est utilisée dans l’allume-gaz, les impulsions des horloges de montres, mais aussi dans la réalisation de capteurs, rendant l’échographe plus compact et transportable. Les chercheur·ses espèrent intégrer l’intelligence artificielle à leur invention pour perfectionner l’analyse des images obtenues, afin d’offrir des diagnostics chirurgicaux aux médecins.
Loéva Claverie, Athéna Salhi et Corentin Teissier