Le nombre d’opérateurs pour louer des véhicules en libre service explose à Bordeaux. Pour les contrôler, Bordeaux Métropole va les réguler. Parmi les treize actuellement en activité, il n’en restera plus que six.
Lime, Yego, Cityscoot, Bolt… le choix est varié pour louer une trottinette, un vélo ou un scooter en libre-service à Bordeaux. Problème : les applis s’accumulent, les prix varient… Difficile pour les utilisateurs de s’y retrouver. Bordeaux Métropole veut donc réguler ces opérateurs, pour rationnaliser le secteur. L’objectif, c’est de passer de 13 à 6 opérateurs d’ici juin 2022. Pour l’instant, chaque société ne peut mettre à disposition que cent véhicules.
“Ca va donner un peu plus de lisibilité. On aura aussi plus d’engins par opérateur”, explique Pierre Brebinaud, chargé de mission pour les services de vélos à Bordeaux Métropole.
Une offre davantage contrôlée et élargie à la métropole
Pour choisir qui pourra continuer son activité à Bordeaux, la Métropole s’appuie sur plusieurs critères. Et l’avis des bordelais va compter. “On voit le mécontentement des non-utilisateurs, qui se plaignent de véhicules souvent mal garés” , explique Pierre Brebinaud.
Première priorité, la bonne répartition des véhicules sur le territoire. C’est un des objectifs de Bordeaux métropole, étendre l’offre aux 22 communes de la métropole, parfois mal desservies en transports en commun. Deuxième critère, la faible émission de CO2.
La sélection est valable 3 ans, pour leur permettre de se développer et observer comment la demande des utilisateurs évolue.
Parmi les opérateurs qui aimeraient être sélectionnés, il y a Voi, une marque de trottinettes électriques en libre-service. Ce midi-là, place de la Victoire, David décharge les trottinettes de son camion. Il s’occupe aussi de changer les batteries. “Là, je ramène les trottinettes qui ont été éloignées du centre-ville, qui viennent de Mérignac ou de Caudéran, pour que les utilisateurs puissent les récupérer le plus simplement possible”, détaille le sous-traitant. Pour lui, cette régulation, c’est une bonne nouvelle. “On travaille avec la mairie et la métropole depuis deux ans et demi. On espère être retenus !”
Il ajoute : “Ce sera plus simple pour tout le monde. Quand on a une dizaine d’applis sur son téléphone pour avoir tous les véhicules à proximité, on s’en sort pas.” Bordeaux Métropole aimerait d’ailleurs, à plus long terme, créer une application commune à tous les opérateurs.
Concept déjà mis en place à Paris
L’explosion de l’offre de véhicules en libre-service touche déjà les grandes villes de France. En 2020, la mairie de Paris avait déjà encadré le nombre de trottinettes dans la capitale. Elle avait instauré une redevance pour les neuf opérateurs. Un montant qui augmente en fonction du nombre de trottinettes (de 50 à 65 euros par véhicule). Désormais, elle souhaite aussi réduire à trois (contre quatre aujourd’hui) le nombre d’opérateurs de scooters. Les règles sont strictes pour faire partie des trois sélectionnés, pour une durée de cinq ans : il faudra répartir dans les rues parisiennes entre 1 500 et 2 500 scooters.
Emma Saulzet