La métropole bordelaise veut supprimer près de 300 feux tricolores d’ici 5 ans. Objectif : moins de bouchons, et plus de sécurité.
Photo Archives Sud-Ouest
Du carrefour à feux situé Cours d’Albret, à deux pas de l’hôtel de ville, il ne reste rien. Seule une discrète cicatrice dans le bitume témoigne de l’ancien feu tricolore. Il y a huit mois, il a été remplacé par un cédez-le-passage. Depuis le trafic y est plus fluide, et les temps d’arrêt considérablement réduits.
Depuis un an la métropole bordelaise expérimente un concept. Réguler la circulation, en la dérégulant… Près de 25 feux tricolores ont déjà été supprimés, et d’ici cinq ans, sur les 1000 feux que compte l’agglomération, près de 300 devraient disparaître.
À l’image de Nantes, Niort ou encore Decize, Bordeaux est à son tour entrée en guerre contre les feux qu’elle estime inutile. « On a tous été confronté à cette situation. On est arrêté à un feu rouge, mais aucun véhicule ne vient en face. On est alors tenté de le griller, et c’est là que les accidents surviennent », explique Fabrice Magnier, chef du centre de gestion du trafic de Bordeaux.
La carte des feux tricolores déjà supprimés à Bordeaux. 300 supplémentaires devraient disparaître d’ici 2022.
« Ne pas faire de Bordeaux une ville sans feux »
Améliorer la sécurité, mais également la fluidité du trafic. Car Bordeaux est l’une des villes les plus embouteillées de France. Et ce malgré le système Gertrude, qui régule la circulation bordelaise depuis les années 70.
« La ville a un taux de feux tricolores par habitants supérieur à la moyenne nationale », explique Fabrice Magnier. « Le but, c’est vraiment d’améliorer la fluidité. Mais il n’est pas question de faire de Bordeaux une ville sans feu, où les voitures se bloquent et les piétons ne peuvent plus passer ».
Les feux sont remplacés par des priorités à droite, des cédez-le-passage, ou plus souvent, par des carrefours giratoires. Mêmes les zones à risques ne sont pas épargnées. Au niveau de l’école Corbiac, à Saint-Médard-en-Jalles, les feux tricolores ont été supprimés, remplacés par trois plateaux surélevés.
Aujourd’hui Bordeaux fait figure de pionnière en matière de régulation de trafic. Si bien que Paris serait aussi intéressée par l’expérience.
Reportage de Valentin Breuil (rédacteur) et Sarah Karama (JRI)