La vaccination contre le coronavirus a commencé cette semaine pour les plus de 75 ans. Quatre centres ont été mis en place à Bordeaux, dont deux à l’hôpital Pellegrin. Le plus récent, ouvert ce mardi 19 janvier, peut accueillir jusqu’à 300 personnes par jour.
Sur le parking de l’hôpital Pellegrin, un petit groupe suit sagement une soignante. On dirait presque des écoliers, si ce n’est leurs cheveux blancs. Tous ont plus de 75 ans et viennent se faire vacciner contre le Covid-19. D’abord arrivés à l’accueil du premier centre, ils sont dirigés vers le second, qui vient tout juste d’ouvrir.
600 vaccinés par jour
Pour faire face à l’afflux de patients, les équipes de Pellegrin ont aménagé un bâtiment auparavant réservé à la neurologie. « Le premier centre peut accueillir 300 personnes par jour, ici 200 pour l’instant. Mais notre ambition est de monter à 300, pour vacciner 600 personnes par jour » explique Stéphane Gillet, cadre de santé.
Ici, les personnes âgées sont accompagnées dès l’entrée par une infirmière. D’abord l’admission, puis une première salle d’attente. Certains sont venus accompagnés de leurs enfants, d’autres se font vacciner en couple. C’est le cas de ces deux habitants du bassin d’Arcachon : « On voulait aller à la Teste-de-Buch, mais la ligne sonnait tout le temps occupée. Alors on a appelé le pôle de Bordeaux, et on nous a donné un rendez-vous. »
Le vaccin est administré dans plusieurs boxes, le long du couloir. « Je me désape ? » demande Jacques, 79 ans. « Seulement le bras gauche » dit l’infirmière. En quelques secondes, l’injection est faite. Jacques n’a rien senti. « A la télé ils mettent un pansement… » s’étonne-t-il. Inutile pour lui, aucun léger saignement n’apparaît sur son bras. Jacques repart vers une autre salle d’attente. Il va y patienter un quart d’heure, pour être à proximité des médecins en cas d’effets secondaires. Ensuite ? « Il est midi, je vais aller manger ! » répond le retraité dans un grand éclat de rire.
Un soulagement
Pour de nombreuses personnes âgées, le vaccin est un soulagement. « On a des personnes qui ne sont pas sorties de chez elles depuis un an, et qui attendent le vaccin pour retrouver une vie normale » explique le docteur Duc Nguyen, infectiologue et responsable des centres de vaccination du CHU Pellegrin.
Gérard, 76 ans, avait hâte de se faire vacciner. « Surtout que je suis en rémission d’un cancer et diabétique ! » Micheline, le même âge, explique qu’elle n’avait pas spécialement envie de se déplacer, mais elle le fait « pour les jeunes, pour protéger la jeune génération. » Jean-Louis, 80 ans, estime que « la vaccination devrait être obligatoire, pour des raisons de santé publique ».
Pour l’instant, il y a suffisamment de doses de vaccins à Bordeaux. « On était préparés à un afflux massif de personnes, on avait anticipé. Mais on fait en fonction de nos capacités, on est dans l’attente des autorités qui viennent nous approvisionner. » A terme, un millier de personnes devraient être vaccinées chaque jour dans les quatre centres bordelais.
Mathilde Lœuille